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Lire la suite28 janvier 2020
L’agroécologie est mise en avant comme un mode de production agricole qui peut nourrir l’ensemble de la population mondiale tout en respectant l’environnement. Pour Humundi (ex SOS Faim), qui publie un guide sur le sujet, promouvoir l’agroécologie est cohérent avec le soutien apporté aux agricultures familiales en Afrique et en Amérique latine.
Humundi a choisi de dialoguer avec ses partenaires à propos de l’agroécologie, sans volonté d’imposition, mais plutôt avec une ouverture pour accompagner la transition des partenaires vers des pratiques plus agroécologiques.
Cette prudence se justifie par le fait que la mise en œuvre de tous les principes de l’agroécologie est délicate dans un monde dominé par des logiques de systèmes économiques capitalistes et d’accords commerciaux internationaux peu propices à son développement.
En effet, s’il est difficile de ne pas être pour l’agroécologie, dans la pratique, il n’est pas évident de combiner certains de ses principes. Par exemple, une technique de restauration des sols sahéliens comme le zaï répond bien à une approche agroécologique du point de vue environnemental, mais elle renforce la pénibilité d’un travail déjà ardu dans une agriculture qui reste essentiellement manuelle.
C’est la raison pour laquelle, il a fallu bien définir ce que l’agroécologie représente pour Humundi. Nous sommes partis d’une liste de principes couvrant les trois dimensions environnementale, socio-économique et politique. Nous avons ainsi retenu treize principes que nous avons explicités de la manière la plus scientifique possible pour ensuite les traduire dans un langage plus accessible.
En se basant sur ce travail de réflexion, Humundi (ex SOS Faim) a donc posé les bases théoriques de son approche de l’agroécologie, pour ensuite aborder de manière concrète avec ses partenaires du Sud ce concept large et multiforme.
L’idée d’organiser des ateliers de diagnostic avec les organisations partenaires a germé et une méthodologie a été élaborée.
Le guide présentant cette méthode vient d’être édité (ici).
Quatre ateliers tests ont été organisés, respectivement au Burkina Faso, au Sénégal et au Pérou.
Lors de ces quatre ateliers, réalisés avec des organisations de producteurs et facilités par des faîtières paysannes (la FONGS au Sénégal, la CAAP au Pérou) et des ONG d’appui (APIL au Burkina Faso, ARARIWA et REDES au Pérou), il a été constaté que l’outil, basé sur le passage en revue des treize principes retenus, avait un fort potentiel d’entrée en dialogue, avec un important côté participatif.
Dès lors, l’appropriation par les partenaires et par les antennes locales de SOS Faim a été positive. Les premiers ateliers organisés ont entraîné de nouvelles demandes que ce soit de la part d’organisations de producteurs ou de la part d’organisations d’appui, actives notamment dans des dynamiques de développement territorial (cas du Pérou).
Les diagnostics réalisés par les membres des organisations de producteurs (entre 24 et 40 participants) ont permis de situer chaque organisation quant au niveau de ses pratiques et le chemin restant à parcourir. Cela a permis à chaque fois de définir des priorités qui sont une bonne base pour la planification stratégique d’une transition agroécologique.
Tous les ateliers ont également permis d’identifier des différences significatives de perception selon le genre des participants : particulièrement au niveau des principes socio-économiques et singulièrement pour des éléments tels que le bien-être et la pénibilité du travail. Cette dynamique intéressante a généré des dialogues intenses au sein des organisations.
Dans tous les cas, des suites ont été données. Par exemple, la diffusion de l’outil vers d’autres acteurs : le Conseil National de Concertation des Ruraux (CNCR) au Sénégal ou les organisations d’appui REDES et ARARIWA au Pérou. Ou encore, la restitution par les participants à l’atelier de la dynamique de celui-ci à leurs pairs. Au Burkina Faso, les maraîchers de Boussouma ont ainsi présenté les résultats de l’atelier au niveau des 26 groupements de base. Cela a débouché sur la décision de dix d’entre eux de réaliser la transition vers une production organique.
Avec l’édition du guide pour l’autodiagnostic des pratiques agroécologiques en milieu paysan, Humundi souhaite mettre cet outil à la disposition d’un cercle le plus large possible de praticiens dans le domaine, de manière à améliorer et enrichir une approche qui a commencé à démontrer tout son intérêt.
UN ARTICLE DE Défis Sud
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