26 février 2025
Humundi Race : le défi sportif et solidaire de l’ONG Humundi
Lire la suite9 septembre 2021
Si le mot « diversité » est sur toutes les lèvres, il est loin d’être dans tous les actes. On l’a vu encore récemment avec l’organisation du pré-sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires : sous couvert d’une multistakeholder approach, il fait en réalité la part belle aux entreprises au détriment de la diversité des points de vue, notamment ceux des populations paysannes et des consommateurs marginalisés.
En matière agricole et alimentaire comme ailleurs, le terme « diversité » retrouve ainsi de plus en plus son sens ancien, celui de « divergence », de « contradictoire ». Et on aime de moins en moins les oppositions.
C’est d’ailleurs bien l’esprit qui anime le système agroindustriel dominant : standardisation des méthodes de production, uniformisation des goûts, concentration des acteurs pour augmenter les rendements et les profits. La (bio)diversité pose problème, alors on utilise des engrais chimiques, on favorise la monoculture, on détruit des forêts, on concentre les activités entre les mêmes mains. Rapports après rapports, les chiffres sont pourtant alarmants : en 30 ans, près de 40% des effectifs d’oiseaux communs ont disparu en Wallonie, 75 % des sols mondiaux sont aujourd’hui dégradés à différents degrés, on ne trouve plus que 5 ou 6 variétés de pommes dans les supermarchés belges et les 10 premières entreprises mondiales de l’agroalimentaire réalisent 15% de la valeur des ventes mondiales.
Pourtant, la biodiversité est source de richesse et de services écosystémiques essentiels si l’on souhaite pouvoir continuer à habiter la Terre. Un récent travail de synthèse inédit mené par le CIRAD le confirme : diversifier les systèmes de cultures (comme les cultures associées, la rotation des cultures ou encore l’agroforesterie) permet d’augmenter la production agricole de 14%, d’améliorer de 50% la qualité de l’eau et de 11% celle du sol et de renforcer de 63% la lutte contre les ravageurs et les maladies. C’est la science qui le dit.
Et au-delà de la biodiversité, la diversité est source de résilience mais aussi de consolidation et d’accroissement des revenus pour les agriculteurs. Elle est également le reflet du monde qui nous entoure et permet à chacun.e de s’identifier et ainsi de s’intégrer. Essentielle à la vie biologique, elle l’est également à la vie sociale.
L’agroécologie porte en elle cet esprit de la diversité, voilà pourquoi nous la défendons chez SOS Faim. Et c’est cette diversité que nous souhaitons célébrer une nouvelle fois à travers ce numéro. Réaffirmons le chaque jour : vive la (bio)diversité!
Supporterre N°17
Vive la (bio)diversité!