13 mars 2025
JAGROS 2025 : Agir pour une agriculture juste et durable
Lire la suite31 mars 2023
Face aux salades que la grande distribution distribue à travers sa communication, partenariat équitable avec les agriculteurs, attention portée à la qualité des produits… les petits producteurs en Europe s’estiment légitimement lésés.
En effet, les grands groupes ne cessent de tirer les prix vers le bas, et ce, d’autant plus que l’essor de plateformes virtuelles les menacent grandement. Ainsi, entre 2013 et 2020, ces véritables géants ont réussi à obtenir 2,3 milliards de baisses tarifaires sur leurs fournisseurs auxquels ils demandent une réduction de 20 % pour les frais d’entrepôt et d’autres encore, bien plus insidieuses, pouvant aller de 15 à 30 %. Ce qui fait qu’un produit qui devrait, par exemple, octroyer 5 euros de revenu à un agriculteur ne lui apportera plus que 3 euros comme « bénéfice ». A peine le prix qu’il paie lui-même pour le cultiver.
Alors, en France, en 2018, a été promulguée la loi Egalim, qui comporte deux points majeurs : une rupture de contrat possible entre agriculteurs et distributeurs en cas de non-accord et des négociations indispensables au regard de l’inflation qui fait exploser les coûts de production, transports, énergie, logistique, salaires… Cependant qu’en Belgique, le pouvoir marque enfi n sa volonté de protéger les travailleurs de la terre en établissant un plan de relance par une structure commerciale effi cace, notamment en Wallonie. Un espoir qui reste à surveiller de près.
En tout cas, il est à noter que des initiatives locales commencent à fleurir ici et là. Comme à Colmar, en Alsace, où un Lidl en déshérence a été repris par 35 exploitants agricoles traitant avec d’autres confrères à 50 kilomètres alentour, ce qui privilégie les circuits courts et des revenus bien plus corrects. Expérience qui devrait semer des idées un peu partout…
L’Afrique, quant à elle, se voit devenir un terrain apparemment propice pour les très grandes surfaces. Une fragilisation plus importante des agriculteurs et petits marchands serait-elle donc à craindre ? Tout porte à le penser, même si pour certains, elles représentent une aubaine pour écouler leurs productions. Précisons toutefois que le peuple africain semble encore bien attaché aux petits commerces et étals de proximité qui continuent de maintenir du lien humain.
A une com d’enfer, slogans qui cognent ! Oui. Et même si les agriculteurs sont loin d’être au paradis, leurs actes pugnaces commencent tout de même par faire bouger les lignes et porter leurs fruits.
Rédacteur : Agron Cupishti
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