Agir avec nous

Un ami m’a dit l’autre jour : « De toute façon, les COP, ça ne sert à rien. ». Il est vrai que, chaque année, on a le sentiment que la montagne accouche d’une souris. Et cette année, on est (à peine) surpris d’apprendre que les Etats-Unis, 2e plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète, ont décidé de se retirer de l’accord de Paris signé en 2015. Comment, alors, ne pas légitimement s’interroger sur son utilité.

Pourtant, c’est bien au niveau mondial et politique que se joue la bataille contre le changement climatique et non au niveau local et individuel. Certes, c’est un devoir à la fois moral, juste et sensé de mener ses propres actions. Mais il est malgré tout rageant et même décourageant de voir son effort quotidien de se déplacer en bus plutôt qu’en voiture, anéanti par une surutilisation de la climatisation en été et des chauffages extérieurs en hiver.

L’enjeu est planétaire et n’est-ce pas le rôle des Nations-Unies de se saisir de ces défis ? La Conference of Parties (COP), née en 1994 avec la ratification par 195 pays de la Convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique, a justement pour mission le maintien des efforts internationaux en la matière. Et malgré des critiques, des échecs et un essoufflement certain, pour le moment, nous n’avons rien de mieux sous la main. Rien en vue, pour le moment, concernant la mise en place d’une Organisation Mondiale de l’Environnement, qui serait dotée d’un budget et de pouvoirs de régulation voire
même de sanction. Alors que le commerce, lui, en vaut bien une.

Mais il est certain que le fonctionnement de la COP est à revoir en profondeur, à la fois dans ses objectifs, ses contraintes mais aussi les thèmes traités. L’agriculture n’y fait l’objet d’un programme de travail à part entière que depuis 2017 et le premier rapport est attendu pour 2020 seulement. Heureusement, à la fois sa vulnérabilité et les solutions qu’elle peut apporter au changement climatique sont d’ores et déjà prises en compte. Mais a-t-on encore le temps d’attendre ?

Supporterre N°10

Changement climatique : écoutons les paysans