Les semences paysannes : un enjeu clé pour des systèmes alimentaires durables

Choisir une graine, la conserver, la semer est une activité ancestrale pratiquée depuis des millénaires par des cultivatrices et cultivateurs à travers le monde. Au XXe siècle, la sélection semencière s’est progressivement privatisée en Europe et en Amérique du Nord avec le développement de nouvelles techniques de reproduction des plantes. Des lois et des normes de mises sur le marché ont contribué à la privatisation du secteur semencier, entrainant la mise en place de mécanismes de dépendance envers les entreprises semencières, l’érosion de la biodiversité et l’accaparement des plantes et savoirs associés. Alors que la réglementation européenne sur la production et la commercialisation des semences est en cours de révision, cette étude interroge le rôle et l’influence de l’Europe dans la formalisation des systèmes semenciers africains et sud-américains.

La Collection Phosphore est une série d’études lancée par le collectif Humundi, Iles de Paix, Autre Terre sur les enjeux des systèmes alimentaires. Elle se caractérise par l’analyse d’enjeux contestés qui animent les arènes de décision des systèmes alimentaires. Elle cherche à comprendre les grilles de lecture qui sous-tendent les discours politiques, les arguments en compétition et leur validité scientifique. Chaque numéro se veut un état des lieux d’un débat, et vise à armer les lecteurs dans la controverse.