20 janvier 2025
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Attention aux idées reçues et fausses bonnes solutions !
Nos modèles agricoles et alimentaires sont dans une impasse écologique et sociale. Plus que jamais, leur avenir fait débat ! Mais quantité d’idées reçues, de fake news et de fausses solutions polluent le débat public… Un groupe de travail constitué de volontaires de SOS Faim vous propose de déconstruire ensemble ces contre vérités qui nous poussent à faire de mauvais choix politiques, à prendre de mauvaises habitudes de consommation et à louper les occasions de se mobiliser.
En réalité : C’est faux, elles nourrissent déjà le monde. Neuf exploitations sur dix sont aujourd’hui gérées par des familles, qui produisent environ 80 % de l’alimentation mondiale. De plus, en Asie et en Afrique, cette agriculture est le gagne-pain de 40% de la population active. Soutenir son développement est donc le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté rurale et la faim.
Source : FAO, « L’agriculture familiale en première ligne pour éradiquer la faim »
Pour aller plus loin :
En réalité : Les agrocarburants sont au moins aussi polluants que les énergies fossiles. Leur production contribue à la déforestation, la perte de biodiversité et la pollution des sols. De surcroît, la production d’agrocarburants accapare des terres dédiées à la production alimentaire, dont les paysans dépendent pour vivre.
Source : Oxfam Belgique, « Pourquoi nous ne pouvons pas miser sur les agrocarburants » et HLPE, « Agrocarburants et sécurité alimentaire » (2013)
Pour aller plus loin :
En réalité : La production alimentaire mondiale suffit déjà à nourrir toute l’Humanité. Par ailleurs, les innovations sont aux mains de multinationales qui proposent surtout d’augmenter la productivité de l’agriculture industrielle, laquelle détruit l’emploi et l’environnement. Il s’agirait plutôt d’encourager les innovations adaptées aux spécificités du terrain et accessibles aux petites exploitations familiales.
Source : Holt-Gimenez et al., “We Already Grow Enough Food for 10 Billion People . . . and Still Can’t End Hunger”, dans Journal of Sustainable Agriculture, n°36, 2012, pp. 595–598
Pour aller plus loin :
En réalité : L’essor de la consommation responsable produit un impact indéniable, mais elle n’est pas suffisante. Il faut que les États créent un cadre favorable à la transition, en appuyant les consommateurs, les producteurs et les acteurs sociaux qui y contribuent.
Pour aller plus loin :
En réalité : Pour sortir notre société de son impasse, on ne peut plus raisonner qu’en termes de rentabilité. Il faut aussi tenir compte de l’impact social et environnemental de notre système alimentaire. Les États et les citoyens doivent donc soutenir les modèles agricoles vertueux sur le plan social, écologique et de l’esthétique du territoire.
En réalité : La manière dont l’alimentation industrielle est produite est en réalité très coûteuse pour la société : disparition de l’emploi agricole, destruction de l’environnement, problèmes de santé publique, etc. Les contribuables, les agriculteurs et les générations futures paient et paieront inévitablement ces « coûts cachés », d’une manière ou d’une autre.
Source : Olivier de Schutter, « Se nourrir lorsqu’on est pauvre : low cost et politiques de courte vue », dans Beet The System. Systèmes alimentaires, nutrition et santé; IPES Food, « De l’Uniformité à la diversité. Changer de paradigme pour passer de l’agriculturendustrielle à des systèmes agroécologiques diversifés », 2016
Pour aller plus loin :
En réalité : Même si environ 30% de la production alimentaire mondiale est gaspillée, la majorité des 811 millions de personnes sous-alimentées sont des agriculteurs issus des pays du Sud, qui ne parviennent pas à dégager un revenu suffisant pour vivre. Réduire le gaspillage n’est donc pas la solution prioritaire pour éradiquer la faim. Ce sont les revenus de celles et ceux qui nous nourrissent qu’il faut renforcer en priorité.
Pour aller plus loin :
En réalité : C’est faux. Par exemple, l’objectif annoncé pour la COP26 était de réduire de 45% les émissions de CO2 d’ici 2030, mais les mesures auxquelles se sont finalement engagés les États ne pourront tout au plus les réduire que de 13%. C’est clairement insuffisant pour maintenir le réchauffement en dessous d’1,5°C.
Pour aller plus loin :
En réalité : Les accords de libre-échange mettent en concurrence les agriculteurs européens avec ceux des autres continents. D’un côté comme de l’autre, ces accords menacent donc les emplois et les revenus des petits agriculteurs et ne bénéficient qu’aux grandes exploitations industrielles capables d’exporter massivement.
Pour un cas illustratif de la mise en concurrence des agriculteurs : AJ+, « Comment l’Europe vend un faux lait en Afrique de l’Ouest »
Pour aller plus loin :
En réalité : Certes, le réchauffement climatique et les méthodes de production industrielles réduisent les surfaces cultivables disponibles. Mais gardons à l’esprit que près de 3/4 des terres agricoles sont consacrées à la production de viande ou d’agrocarburants. Il faut donc agir à trois niveaux : réduire notre consommation de viande, réguler la production d’agrocarburants et revaloriser les terres stériles par l’agroécologie.
Source : Réseau Idée, « LoveMeaTender. Dossier d’accompagnement pédagogique »
Pour aller plus loin :
En réalité : Nous produisons déjà de quoi nourrir 12 milliards de personnes. La faim n’est donc pas un problème de production globale, c’est un problème de pauvreté dans les zones rurales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, où les agriculteurs ne parviennent pas à gagner un revenu suffisant pour vivre.
Source : Holt-Gimenez et al., “We Already Grow Enough Food for 10 Billion People . . . and Still Can’t End Hunger”, dans Journal of Sustainable Agriculture, n°36, 2012, pp. 595–598.
Pour aller plus loin :
En réalité : L’idée de « consommer local » doit être encouragée. Mais attention : c’est aussi un slogan de marketing utilisé par les supermarchés, qui enjolivent souvent la provenance des produits et sous-paient les agriculteurs locaux avec lesquels ils traitent. Pour soutenir les agriculteurs, c’est plutôt vers les circuits-courts et les GASAP qu’il faut se tourner.
Source : Nicolas Bricas, « Sans la solidarité, le local est juste un alibi »
Pour aller plus loin :
En réalité : Actuellement, la production de viande est l’une des principales causes du réchauffement climatique et de la déforestation. Certes, l’impact de la viande dépend de la manière dont on la produit – et il faut en ce sens privilégier les systèmes de pâturage à l’élevage industriel. Mais le nœud du problème reste la quantité de viande consommée, qu’il faut réduire.
Source : IPES Food, « La politique des protéines. Décrypter le discours sur la viande, le poisson, « les protéines alternatives » et la durabilité ». Résumé du rapport, 2022.
Pour aller plus loin :
En réalité : Attention à ne pas se laisser tromper par les raccourcis du marketing ! Le label bio indique seulement que l’aliment est produit sans produits de synthèse, mais il ne certifie nullement qu’il répond aux autres critères d’une production écologique. Par ailleurs, le label ne garantit pas de rémunération décente aux agriculteurs, couramment exploités par les grandes chaînes.
En réalité : Chacun porte une part de responsabilité, mais rappelons que la majeure partie du gaspillage alimentaire est lié à la production agricole, l’industrie alimentaire, le stockage et le transport. Pour réduire le gaspillage, il faut donc imposer des régulations plus strictes aux multinationales qui dominent la chaine alimentaire.
Source : HLPE, Pertes et gaspillages de nourriture dans un contexte de systèmes alimentaires durables, 2014.
Pour aller plus loin :
En réalité : Transformer nos systèmes alimentaires (de la production à la distribution en supermarché) est tout aussi important, car ceux-ci produisent environ 34% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en raison notamment des pratiques de l’agriculture industrielle (très demandeuse en énergies fossiles) et de la production massive de viande.
Source : Crippa et al., « Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions », dans Nature Food, n°2, 2021, pp. 198-209.
Pour aller plus loin :
En réalité : En réalité, pour plus de 2/3 des personnes sous-alimentées, la faim est un problème structurel lié à la pauvreté rurale et à la difficulté qu’éprouvent les agriculteurs à dégager un revenu suffisant pour vivre. Pour éradiquer la faim, l’aide humanitaire n’est donc pas suffisante : les États et les citoyens doivent soutenir les agriculteurs et développer les marchés locaux.
Source : Le monde en cartes & SOS Faim, « Les raisons cachées de la faim dans le monde »
En réalité : C’est vrai, mais de manière très inéquitable. La PAC distribue la majorité des aides financières aux agriculteurs en fonction du nombre d’hectares qu’ils possèdent. La répartition est donc inégalitaire : en 2021, 20% des agriculteurs (les plus gros exploitants industriels) recevaient plus de 80% des aides. Pour sauver nos agriculteurs, réclamons une PAC plus équitable !
Source : CNCD-11.11.11, “PAC/Agriculture : L’Europe rate le train de la transition”
Pour aller plus loin :
En réalité : Les mesures prévues ne sont pas à la hauteur des enjeux écologiques. La nouvelle PAC continue d’encourager le développement de l’agriculture industrielle, néfaste sur le plan écologique. De plus, moins de 25% seulement du budget total est destiné à encourager la mise en de pratiques durables.
Source : CNCD-11.11.11, “PAC/Agriculture : L’Europe rate le train de la transition”; Natagora, “Position sur la PAC 2021-2027 : Le Plan Stratégique PAC wallon à l’heure du Green Deal Européen”
Pour aller plus loin :
En réalité : Les modèles agricoles conventionnels, hérités du XXe siècle, sont peu résilients face au réchauffement climatique. Pour permettre à l’agriculture de s’adapter, les États doivent soutenir une transition vers des modèles agricoles émettant moins de carbone et plus résilients, inspirés des principes de l’agroécologie.
Source : IPES Food, « De l’Uniformité à la diversité. Changer de paradigme pour passer de l’agriculture industrielle à des systèmes agroécologiques diversifés », 2016, p. 37; FAO, « Le potentiel de l’agroécologie pour renforcer la résilience des moyens de subsistance et des systèmes alimentaires face au réchauffement climatique »
Pour aller plus loin :
En réalité : D’autres modèles de production (comme l’agroécologie) offrent des rendements équivalents ou presque à l’agriculture industrielle (ou conventionnelle). Par ailleurs, nous produisons déjà de quoi nourrir 10 milliards de personnes : l’enjeu n’est pas de produire plus, mais de produire mieux et de répartir les ressources plus équitablement.
Source : IPES Food, « De l’Uniformité à la diversité. Changer de paradigme pour passer de l’agriculture industrielle à des systèmes agroécologiques diversifés », 2016; HLPE, « Approches agroécologiques et autres approches novatrices pour une agriculture et des systèmes alimentaires durables propres à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition », 2019.
Pour aller plus loin :
En réalité : Les grandes chaines de supermarchés exercent une pression énorme sur les différents acteurs de la chaine alimentaire. Cette pression se répercute inévitablement sur les agriculteurs, qui se voient imposer des contrats de vente inéquitables et des prix de vente toujours plus bas.
Source : ARTE, « Hypermarchés : la chute de l’empire »
Pour aller plus loin :
En réalité : Le transport des aliments n’est en réalité responsable que de 10% des émissions liées aux systèmes alimentaires. Pour réduire l’impact climatique de notre alimentation, il est donc surtout nécessaire de pousser les États à encourager des modèles alimentaires plus durables – de la production agricole à la consommation.
Source : Crippa et al., « Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions », dans Nature Food, n°2, 2021, pp. 198-209.
Pour aller plus loin :
En réalité : Certains modèles agricoles (comme l’agroécologie) permettent de préserver la fertilité des sols et de régénérer les sols appauvris. Ainsi, même dans les régions semi-arides du Sahel, le développement de ces modèles peut permettre aux agriculteurs de regagner un revenu décent pour nourrir leur famille.
Source : IPES Food, « De l’Uniformité à la diversité. Changer de paradigme pour passer de l’agriculturendustrielle à des systèmes agroécologiques diversifés », 2016.
Pour aller plus loin :
En réalité : En Wallonie, nous ne disposons pas de suffisamment de terres cultivables pour produire l’alimentation nécessaire à notre bétail. Pour limiter l’impact environnemental et social de la production industrielle de soja, il faut donc plutôt revoir les quantités de viande produites et encourager les modèles d’élevage durables.
Source : WWF Belgium, « La demande de soja pour l’élevage en Belgique »
Pour aller plus loin :
En réalité : L’agriculture européenne est de plus en plus déconnectée de sa fonction nourricière initiale est instrumentalisée au profit d’intérêts commerciaux. Les politiques agricoles et commerciales de l’Union européenne encouragent une agriculture industrielle d’exportation, au profit des grandes multinationales et au péril des petits agriculteurs des autres continents.
Source : Pour le cas illustratif de l’exportation de produits laitiers vers l’Afrique de l’Ouest : SOS Faim, Oxfam et Vétérinaires sans Frontières, « N’exportons pas nos problèmes »
Pour aller plus loin :