21 novembre 2024
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Partons du consensus scientifique, qui est clair et limpide : la consommation massive de produits animaux a des conséquences environnementales redoutables. Réchauffement climatique, usage des terres, perte de biodiversité, consommation d’eau… Diminuer la consommation de viande et autres produits animaux est un levier puissant pour alléger la pression des humains sur leur environnement et, également, dans une optique décoloniale, sur des territoires hors de nos frontières. L’Europe importe l’équivalent de 20% de sa surface agricole utile en soja d’Amérique latine, pour nourrir le bétail donc.
Mais alors, quelle place pour la viande et autres produits issus des animaux dans des régimes alimentaires sains ? C’est un sujet controversé. Que préconise l’Organisation Mondiale de la Santé ? Des apports conseillés en protéines animales de 30g par jour. Aujourd’hui en Belgique, nous en consommons environ 60g par jour. Diviser par deux notre consommation de produits animaux a donc des bénéfices importants, autant pour l’environnement que pour la santé.
Une fois cela dit, s’entremêlent des enjeux de cultures, de territoires, et d’agriculture. Humundi, travaillant en partenariat étroit tant avec des associations de producteurs.trices laitiers.ères européen.ne.s qu’avec des réseaux de pastoralistes du Sahel, est conscient de la complexité de l’enjeu et du besoin de développer des réponses adaptées aux territoires.
Il faut également mentionner un enjeu agronomique fondamental : la fertilité des sols. Ces 70 dernières années, les systèmes de production se sont peu à peu libérés de la nécessité de boucler le cycle de fertilité des sols, grâce aux intrants de synthèse. Un monde sans fossile obligera à d’autres façons de fertiliser les cultures. Les ruminants, les vaches, seront des alliés privilégiés dans l’agriculture de demain.
Pour les pays riches tels que la Belgique, l’antienne « moins mais mieux » doit donc s’imposer. Consommer moins, beaucoup moins de produits animaux tout en privilégiant les productions de qualité issues de fermes engagées dans des pratiques durables, qui font manger de l’herbe aux herbivores, et qui visent l’autonomie en fourrage.
Les acteurs politiques doivent soutenir ces fermes, aujourd’hui en difficulté face à des changements de comportement de consommateurs mais aussi face à une concurrence internationale féroce et à une concentration du secteur. Or, le soutien politique ne va pas du tout dans ce sens : la PAC ne soutient pas suffisamment les pratiques durables et les petites exploitations et l’accord de libre-échange en négociation entre l’Union européenne et les pays du Mercosur prévoit l’exportation vers l’Europe de… 99 000 tonnes de boeuf sud-américain à tarif réduit.
Rédacteur : François Grenade, Responsable Plaidoyer