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Le pastoralisme consiste en l’élevage et la transhumance de divers types de bétails. Il représente la base identitaire de plusieurs communautés, particulièrement africaines et permet de nourrir des millions d’êtres humains dans le monde. Toutefois, il semble être remis en question par de multiples facteurs : les politiques qui se montrent moins cléments envers les pasteurs, les filiations brisées avec les jeunes qui préfèrent se sédentariser et acquérir des biens matériels… ou encore, certains conflits meurtriers qui empêchent les transhumances de se dérouler de manière pérenne…
Le pastoralisme comporte les activités d’élevage par le pâturage. Il s’étend sur plus de la moitié de la surface terrestre. Ce mode d’élevage EST la tradition du peuple Peul. D’après leurs propres dires, les Peuls affirment que la vache représente leur identité culturelle…
Avant le départ, il y a comptage de bovins et vérifications des certificats d’appartenance. Car les pasteurs emmènent avec eux leurs bêtes mais aussi celles des voisins. Pendant la transhumance, la journée type débute par une prière, puis l’on trait les vaches. Les animaux repartent en brousse vers 12h30, le retour au campement s’effectue vers les 18h30 où les bergers mangent et s’occupent jusqu’à la nuit.
Pendant la traversée, le chef de l’équipe s’occupe des bagages et de la cuisine. Les femmes, elles, sont les gardiennes de la maisonnée, la téléphonie moderne leur permettant de garder le contact avec leurs hommes partis en transhumance pendant souvent 6 mois.
Les avantages de cette activité millénaire sont multiples comme la diversification de la production alimentaire : le lait et la viande qui apportent les protéines et les nutriments et réduit la dépendance vis-à-vis des pays importateurs. Il permet aussi d’agir contre le changement climatique car les animaux qui paissent stimulent la croissance des plantes qui, elles, fixent le carbone dans le sol. Ils fertilisent aussi les terres en jachère par leurs excréments.
Il peut également être un lanceur d’alertes, notamment contre la pandémie : des pasteurs, qui traversent souvent de nombreux territoires, tirent la sonnette d’alarme en cas de nouvelles maladies infectieuses, exemple, les « zoonoses », maladies qui se transmettent entre animaux et humains.
Quand ils ne sont pas éprouvés rudement par la chaleur et la soif, ils subissent la perte et l’inaccessibilité des zones de pâturage due à l’urbanisation croissante. Et quand il n’y a pas d’herbe, il faut encore chercher, aller plus loin.
Parfois, il y a des dégâts causés dans les champs et les Peuls se voient être les principaux accusés. Certains éléments dans le groupe jouent alors le rôle de facilitateurs et d’intermédiaires car ils ne peuvent faire autrement, ils doivent impérativement y transiter pour le bien-être de leur bétail. L’adage peul « La langue et les dents sont condamnés à cohabiter, mais cela ne les empêche pas de se bagarrer entre eux », résume assez bien la situation. Mais c’est ainsi que le chef de la localité traversée a le droit de préempter une vache, sans compter le délégué du village qui en fait de même. Il y a également « prélèvement » de quatre vaches pour le village même, ce qui permet finalement aux pasteurs de pouvoir profiter de leurs zones de pâturage.
A cela s’ajoute la problématique du terrorisme au Ghana. Les Peuls en sont fréquemment les victimes. S’ils n’ont pas de papiers, ils doivent payer mais il arrive aussi, que même s’ils en sont déjà possesseurs, ils se les voient confisqués ! Et, de surcroît, malgré ces difficultés, les gouvernements ne les protègent pas toujours juridiquement. Enfin, l’accès aux soins de santé grâce aux vaccins reste limité, pour eux comme pour leur bétail.
Autant de raisons pour les pasteurs de chercher à se diversifier, aussi parce que des sites d’orpaillage attirent dans leurs mirages de nombreux hommes. Il arrive aussi de plus en plus fréquemment qu’un enfant de la famille se rende à l’école. Il est donc fort probable qu’il s’écarte de la voie traditionnelle du pastoralisme.
Comme le déclarait un pasteur : La vache est l’identité du Peul. Alors, tant qu’il y aura des vaches…
Rédacteur : Agron Cuphisti