20 janvier 2025
HUMUNDI suspend sa présence sur X et migre vers Bluesky
Lire la suite13 décembre 2024
Quel avenir pour nos systèmes alimentaires ? Je suis convaincue que nous avons toutes les clés en main pour les améliorer. Il suffi t de prendre exemple sur des projets déjà existants et qui portent leur fruit. De belles histoires, il y en a. A travers le monde, un tas d’initiatives fleurissent et sèment les graines d’un futur plus durable.
En Amazonie, plusieurs associations fabriquent et distribuent des cuisinières solaires aux communautés rurales qui, habituellement, dépendent du bois pour la cuisson des aliments, ce qui contribue à la dégradation de l’environnement.
Ces fours qui fonctionnent grâce au principe d’effet de serre permettent de cuisiner sans utiliser de bois de chauffage, réduisant ainsi la déforestation et la pollution de l’air, tout en offrant un moyen durable et économique de préparer les repas. De plus, ils garantissent un accès à une énergie propre, renouvelable et durable.
Le soleil brille presque toute l’année en Bolivie : ce type d’initiative semble être une solution toute trouvée.
Boubou Sangho est un jeune entrepreneur malien. En 2017, il crée « Boubou Lait », une entreprise qui collecte du lait auprès de coopératives de producteurs laitiers et le transforme en divers produits : lait pasteurisé, lait caillé, yaourts, fromages… « Boubou Lait » livre ensuite ces produits à des magasins ou des particuliers dans la région de Bamako.
« Je viens d’une localité du centre du Mali et dans cette région, les éleveurs produisent 35.500 litres de lait par jour, parmi lesquels 15.000 litres de lait étaient jetés, faute de pouvoir écouler les productions ou de trouver un moyen de conservation de qualité. Je voulais trouver une solution à ce problème qui persistait et en faire un business juste et équitable, en permettant aux éleveurs de pouvoir vivre de leur activité ».
En plus d’aider les producteurs laitiers, Boubou Lait propose des produits locaux et de qualité. Une entreprise telle que celle-là est inspirante et me permet de croire que le changement positif peut être insufflé partout.
Pour en savoir plus : www.bouboulait.com
En Belgique, les terres sont de plus en plus concentrées dans les mains de gros exploitants. L’asbl Terre-en-vue permet de redistribuer une partie des terres à des exploitations familiales, à taille humaine.
Le modèle repose sur des investissements citoyens dans la coopérative, qui achète et redistribue les terres à des agriculteurs.
J’ai eu la chance de rencontrer Fabian Renaud il y a quelques années. En 2010, les Renaud ont perdu 70% des terres qu’ils louaient et ont dû vendre la quasi totalité de leur élevage.
« En 2-3 ans, on a réussi à récupérer quelques hectares par-ci par-là, et en 2013, on a eu l’idée d’acheter un nouveau terrain avec Terre-en-vue. J’ai envie que mon histoire arrive aussi à d’autres, qui ont des difficultés comme nous en avons connues. Il y a des solutions. »
Pour en savoir plus : www.terre-en-vue.be
Le Sénégal est fortement touché par la déforestation et la désertification. Nebeday, une organisation de 76 personnes, développe des programmes de reboisement et d’agroforesterie afin de revaloriser les sols et d’améliorer le rendement des cultures et les revenus des paysans. En 2023, plus de 1,4 millions d’arbres de différentes espèces ont ainsi été plantés.
L’organisation a également développé un biocombustible à base de paille (le « charbon de paille ») qui se substitue au charbon de bois dont l’exploitation menace les forêts.
Alors qu’il est vital d’inverser la tendance, les solutions trouvées et appliquées par Nebeday doivent, selon moi, être encouragées à grande échelle.
Pour en savoir plus : www.nebeday.org
ou www.reboisonslesenegal.org
La coopérative « Pur Ardenne » a été créée en 2021 à la suite de la crise du lait, par un groupe de producteurs laitiers belges.
« Grace à notre coopérative, nous réduisons les intermédiaires entre le producteur et le consommateur et nous gardons la maitrise du produit tout au long de la chaine de transformation, de la production à la commercialisation. Ce système permet de sécuriser, de stabiliser et de faire évoluer nos prix de ventes et ainsi recevoir un prix rémunérateur pour notre lait. »
Le cahier des charges de la coopérative prévoit notamment un élevage extensif et au moins 180 jours de pâturages par an, de quoi sauvegarder la biodiversité et stocker davantage de carbone dans les prairies.
Permettre aux agriculteurs de proposer des produits sains, locaux et de qualité, tout en pouvant vivre décemment de leur activité : voilà mon idée d’un système alimentaire idéal.
Encourageons-les et permettons à d’autres de se lancer et de pouvoir à leur tour être payés de manière juste pour leur travail.
Pour en savoir plus : www.purardenne.be
Rédactrice : Ophélie Michelet